Parce qu’à trop saucissonner un problème, on finit par prescrire des remèdes faisant plus de mal que de bien, le design est, comme la médecine, avant tout généraliste.

De même qu’il faut prendre en compte le patient comme un tout pour poser un bon diagnostique, le design – et notre pratique – considère toujours une problématique donnée dans son contexte pour pouvoir y répondre correctement. Un même besoin ne donnera pas le même résultat en fonction de l’organisme qui le porte. Poser un regard trop obtus, peut donc amener à faire plus de mal que de bien. Au contraire, bien prendre en compte la situation dans son ensemble, c’est s’assurer une plus grande efficacité, notamment en s’épargnant la mise en œuvre de moyens surdimensionnés.

Pour autant, les spécialités du design sont strictement nécessaires. Nous les respectons trop pour dire le contraire ! Elles permettent de préciser le diagnostic global et de traiter des points spécifiques. Elles sont donc tout à fait complémentaires de la démarche globale. Si, par exemple, le diagnostique mené autour d’une identité graphique fait ressortir l’intérêt d’une création de typographie sur-mesure, il peut être fait appel à un typographe. Mais la plupart du temps, choisir la typographie adéquate parmi les milliers disponibles s’avère suffisant. Autre exemple : on peut avoir l’impression que la faible fréquentation d’un espace tient à sa mauvaise conception et engager des travaux d’aménagement coûteux pour y remédier alors qu’une phase rapide de diagnostic aurait fait ressortir que c’étaient l’accès et la signalétique qui posaient problème…