Prototypage, maquettage, tangibilisation et autres grossièretés…

Très employé depuis quelques années pour définir toutes les actions concourant à donner une forme tangible à une idée (ou à un morceau d’idée…) plus ou moins avancée, le terme prototypage est issu de l’industrie dans laquelle il désigne souvent un modèle abouti prêt à être produit en série. Cette étape est intéressante, voire cruciale, mais limite quelque peu la compréhension du principe inhérent à la démarche de design.

Etymologiquement parlant, « prototype » signifie simplement «nouvelle forme» – prôtó-typos en grec – autrement dit, une proposition formelle, qui en appelle généralement d’autres… Cette acceptation large du terme « prototype » est intéressante car elle permet de mieux comprendre son sens profond : partir du principe qu’on ne trouvera pas la bonne réponse du premier coup mais qu’oser énoncer une proposition, même fausse, est beaucoup plus efficace que de ne rien tenter. En somme, le mécanisme en jeu est ici très proche de celui du brainstorming. Plus on teste, plus on trouve.

En design, le syndrome de la page blanche n’a pas lieu d’être !

À coup de « et si on faisait comme ça ? » et de « pourquoi pas comme ci ? », les designers sont là pour débloquer la situation. Cela passe par de nombreuses propositions de formes, plus ou moins tangibles (croquis, maquette, film…), plus ou moins abouties, plus ou moins partielles, et parfois même par la remise en cause justifiée du problème ou de la problématique de départ (uniquement après de nombreux essais infructueux remettant en cause la possibilité d’une réponse viable). Ce travail de formalisation, sensible et exploratoire, est en permanence rattaché au concret et possède en plus la grande qualité, une fois les premières réticences passées, de stimuler les équipes.